Lençois Maranheses-Vend 04 aout 06

Publié le par Virginie et Simon

Lençois Maranheses

Journée à caburé, retour à Sao Luis avec accident de camion, dîner sur la plage de Sao Luis

 


En blanc, la superficie des Lençois Maranheses.
Les grandes Lençois à gauche et les petites Lençois à droite.

Le lendemain, après un plongeon dans la piscine, autre balade le long du fleuve. Je marche avec Leonidas alors que Simon nous suit en canoë kayak. Petites pauses sous les cocotiers lorsque nous en croisons un.


Simon en canoé.


Nous discutons énormément avec notre guide. Principalement de nos points de vues réciproques sur les brésiliens et le Brésil. Ce guide est en fait étudiant en doctorat de littérature. Il a pas mal voyagé et principalement en France qu’il semble adorer. Il est un des rares Brésiliens que nous avons rencontré jusqu’ici à avoir un point de vue lucide sur son pays, et surtout, à se poser des questions, à partager des avis. Nous parlons de nos modes de vies, de nos salaires, des salaires des personnes de nos familles, de nos vacances, de nos dépenses etc… nous essayons de nous faire une idée plus précise de nos modes de vie, au-delà des idées reçues d’un côté comme de l’autre de l’Atlantique.

 


Maisons et bateau de pêcheurs de passage à Caburé.

On dit toujours, et surtout les Brésiliens, qu’il n’y a dans ce pays que deux classes : les très riches 5% et les très pauvres 95%.

Il nous dit : vous pensez, vous, qu’il n’y a vraiment pas de classe moyenne comme en France ici ? Moi, je ne me trouve pourtant ni riche ni pauvre.

 



Nous : on trouve sincèrement qu’il y a une classe moyenne ici. Vu la quantité de touristes brésiliens qui voyage dans ce pays qui n’est pas bon marché du tout ! Ce ne sont pas des milliardaires, ni des riches, et encore moins des pauvres.

Leonidas : c’est bien ce que je pense. C’est une mauvaise image qu’on donne de notre propre pays.

Leonidas sur la rive du fleuve.

Plus on côtoie les Brésiliens, et plus on se demande si ça ne les flatte pas de se croire très riches dés qu’ils vivent correctement. Ils s’enferment dans des immeubles grillagés dans la peur excessive des « pauvres », mais cela ressemble plutôt à une peur des « autres » et du monde en général. Dans leurs tours, il y a tout : des magasins, salle de sports, piscine… Et vous voyez des tours et des tours dans les centres villes de Rio de Janeiro, de Belo Horizonte ou de Belém ! Si vraiment tous ces gens cloîtrés là-dedans étaient des « riches », le Brésil serait un paradis sur terre !

 


Pause sous les arbres : Simon et Virginie.

Une chose est certaine, nous rencontrons régulièrement des gens très pauvres partout où nous passons. On sait par les journaux que la violence dans les grandes villes reste latente. Il ne faut surtout pas la nier. Des riches, par contre, (et quoiqu’ils en disent) jamais, dans le sens où on l’entend nous, c’est-à-dire les quelques pourcents de la population brésilienne qui détiennent toutes les terres, les entreprises, en un mot, toutes les richesses du Brésil. Nous ne pensons pas que ces gens là feraient les excursions avec nous.

Leonidas partage cet avis, est heureux de pouvoir en parler avec nous, et pense d’ailleurs que c’est un constat et une ouverture positives pour son pays.

 

Caburé : quelques paillotes de pêcheurs, une plage, la mer, un fleuve.

Nous repartons dans l’après-midi pour Barreirinhas. Là, un bus nous attend pour 3h30 de route jusque pour Sao Luis.

 


Pause sous les arbres : Leonidas.

La route fût des plus mouvementée avec un chauffeur cette fois complètement taré de chez taré. C’est pourtant un mini bus oùon doit être 12 personnes à tout casser. Par deux fois nous finissons au milieu de la route en zigzagant pour soit disant « un animal qui vient de traverser » puis « un bus qui a freiné trop vite de vant nous ».les routes sont ici aussi complètement défoncées et le mec nous dit : bin, quoi, je roule à 90, c’est autorisé !!!!

Pour la première fois, nous voyons des Brésiliens se rebeller. A l’arrêt pipi, les brésiliens font un siège de grève autour du chauffeur en essayant de le convaincre avec leur gentillesse naturelle de ne plus rouler si vite. Le mec répète toujours la même chose « …limite 90°… limite 90°… » et agacé, dit comme tout bon chauffard qui se respecte : « bon bin je vais rouler à 20 à l’heure alors ! ».


Chapeau de soleil dernier cri de Leonidas !


Là, les brésiliens se montrent plus autoritaires et une femme, sans vraiment lui demander son avis, s’imposer à lui comme co-pilote sous les applaudissements de tous. Il faut savoir qu’au Brésil, tous les chauffeurs de bus de ligne sont enfermés dans des cabines dans lesquelles ils s’enferment à clé. Il est donc impossible de communiquer avec eux. Le reste du trajet se fait effectivement plus calme. Jusqu’à ce qu’on tombe avec un énorme camion qui venait juste de se renverser au milieu de la route à peine 5 minutes avant notre arrivée.


Leonidas dans les sables mouvants en 1er plan
et Simon dans son canoë en second plan.


Le chauffeur a le bras en sang mais fait le constat de son camion l’air de rien. En France, y’aurait eu 15 voiture de flics, deux ambulances et un hélico. Dix minutes plus tard, une petite voiture avec deux flics arrivent puis une ambulance, sans gyrophares, juste une petite lumière clignotante de rien sur le toit. Ils repartent aussi vite sans trop se soucier de la circulation ni des embouteillages qui se sont créés de chaque côté du camion de plusieurs tonnes en travers de la route. Le chauffeur de notre bus appellent la société de bus qui envoie un autre bus nous attendre de l’autre côté du camion car on nous dit qu’il y en a pour plusieurs heures d’attentes avant de dégager la voie.

 

Deux paillotes de pêcheurs à Caburé.

Et nous voilà tous les douze, avec Leonidas improvisé comme guide de tout le bus car il y a une famille de Français qui se retrouvent là toute seule avec nous sans comprendre un mot de ce qu’il se passe. Ils ont pris leur excursion dans les Lençois par une agence de voyage locale, et comme tout ce qu’on nous raconte et constate à chaque fois, c’est jamais nickel jusqu’au bout. Leur guide les a donc lâché au bus, sans rien leur expliquer de la suite. Quand on ne parle pas la langue, c’est vrai que c’est un peu dur.

 

Virginie et Simon dans la piscine.


En pleine nuit, on passe dans le champ sur le côté. Quand on arrive de l’autre côté du camion, des énormes blocs d’aluminium jonchent la route. Sao Luis possède la plus grosse mine d’aluminium  et de fer au monde (c’est ce qui est écrit dans nos guides !). Un pneu du camion aurait éclaté et l’aurait bien évidemment déséquilibré. On se dit tous que, fort heureusement nous avons prolongé l’arrêt pipi le piquet de grève, sinon, on se prenait le camion de plein fouet !

 

Ca vous dirait pas une p'tite caiperinha en tête à tête à Caburé ?

Le bus qui nous emmène roule comme un fou, décide, pour être sympa d’emmener les gens directement chez eux dans les villages dans des ruelles où l’on passe à peine. Le toit arrache des branches d’arbres, les suspensions du bus, complètement mortes, nous font croire que l’on va nous aussi se renverser à tout instant.

Cela ne fait rire personne.

 
Petite église du centre de Barreirinhas.

On arrive enfin à bon port. Leonidas téléphone à sa mère pour la rassurer. Simon appelle le père de Licia, une copine de fac brésilienne dont le père vit à Sao Luis depuis qu’il est en retraite. Il nous propose de sortir manger sur la plage alors qu’il est 22h00, mais peu importe, on se dit que nous ne voulons rater aucune occasion de rencontrer des Brésiliens.

Walid vient avec sa femme nous chercher en voiture à la pousada.

Ils nous emmènent dans un resto de poissons où Walid commande pour nous tous sans nous demander ce qu’on souhaite ni ce qu’on aime. Cela nous surprend un peu, mais on se dit que c’est peut-être la coutume, une forme d’hospitalité.

Pendant le repas composé là aussi des bons poissons et crabes locaux, Walid et sa femme nous parlent de la région, des habitudes, du folklore.

 


Barreirinhas.

Nous leur avions proposé, si ça leur faisait plaisir, de venir avec nous à Alcantarà le lendemain, village colonial à l’abandon que nous souhaitons vivement visiter. Mais ils tentent de nous convaincre de ne pas y aller : « ce ne sont que des ruines, y’a rien à voir ! Venez avec nous visiter les plages, les fabricants de vêtements etc… ». Non, leur proposition est adorable, mais on résiste. Les plages, on va faire toutes celles de la côté bahianaise, et de ce qu’on en voit là ce soir, elles sont jolies, mais on a mieux en France. C’est étrange comme les Brésiliens n’aiment pas beaucoup les choses anciennes. D’ailleurs, on ne voit que très rarement des touristes brésiliens dans les villes coloniales.

 

Malgré tout, Walid nous accompagnera demain à Alcantarà.

Sa femme restera à Sao Luis pour nous préparer un dîner typiquement local.


Fin de journée dans les rue de Barreirinhas.

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