Lençois Maranheses-mercredi 2 août 2006

Publié le par Virginie et Simon

Lençois Maranheses

Barreirinhas - Survol des Lençois en avion – 4 x 4 jusqu’aux dunes

 

Dunes des Lençois Maranheses et piscines naturelles. Vue d'avion.

Nous voici donc au seuil d’un nouveau périple, cette fois-ci dans le parc des Lençois Maranheses, à environ 150 kilomètres à l’est de l’île de Sao Luis.

 


Notre guide vient nous chercher à 5h30 à l’hôtel, pour un trajet de quatre heures de bus jusque Barreirinhas, petite bourgade qui sert de point de départ vers le parc nationale des Lençois ou la forêt protégée.


 


Les Lençois Maranheses vues d'avion.

A peine arrivée, nous avons tout juste le temps de déposer nos affaires à l’hôtel, avant de repartir vers l’aérodrome de la ville, où un vieux coucou bringuebalant, digne des premières années de l’aéropostale, nous attend pour un survol du parc ! On trépigne d’impatience.

 
Piscines naturelles.


Petite explication touristique sur ce site. Les Lençois sont un immense désert de sable blanc, qui s’étend sur environ 155 milles hectares. Désert, d’accord, mais nous sommes proche de l’équateur, et les pluies tropicales sont ici abondantes. Résultat, des piscines d’eau douce se forment naturellement chaque année dans le creux des dunes, donnant au paysage un aspect surréaliste.

 

Virginie devant le "coucou".

On décolle. Waouuuu !!!! On est quatre dans le petit coucou. On s’élance au-dessus de certainement l’un des plus beaux sites du monde. Vu du ciel, le spectacle est exceptionnel. A perte de vue, s’étendent des dunes de sables blanc (d’où le nom Lençois, qui signifie « draps » en portugais), entrecoupées de lagons turquoises. Quelle beauté ! On en a le souffle coupé !

 

La forêt jouxte le désert de dunes et de piscines naturelles.



Le parc est à la fois bordé par l’océan, la forêt tropicale et le Rio Preguiças. L’ensemble constitue un paysage plein de contrastes, où des dunes dignes du Sahara mais blanches comme neige côtoient une forêt exubérante, une mer turquoise et des lagons d’eau de pluie.

 


Jeu d'avion, courses au-dessus des Lençois... grrr...

Notre guide, Leonidas, nous en dit un peu plus sur cet étrange phénomène de piscine dans le désert. Le sable est ici légèrement argileux, de sorte que, au lieu d’absorber directement l’eau de pluie, il la retient, permettant la formation de ces lagons. Certains se remplissent et s’assèchent selon les pluies, d’autres restent pleins toute l’année.

 


Les quarante-cinq minutes de survol passent en un instant. L’avion tremble, on fait la course avec un autre coucou, on pense plusieurs fois qu’on va s’écraser et que notre dernière heure est arrivée, mais malgré tout, on en redemande en riant, tant le spectacle est époustouflant.

 
Piscines vides argileuses et piscines pleines aux eaux tropicales turquoises.



Après un atterrissage épique et un déjeuner léger (nous comprendrons pourquoi par la suite), nous partons en 4x4 pour les Lençois, vues de la terre cette fois-ci. La route est en réalité une piste de sable défoncée au milieu de la forêt, et les traversées de fleuve se font sur une petite barge poussée par une barque à moteur… on est vraiment au bout du monde !

Caburé vue d'avion.

Mieux vaut ne pas manger une grosse feijoada avant le trajet, sous peine de ne jamais arriver vivant à destination ! Sensations et fous rires garantis, on imagine ce que peuvent ressentir les pilotes de rallye ! On s’accroche ! Après une heure de ce qui pourrait être une animation de fête foraine, nous arrivons dans un petit hameau de trois paillotes et deux hamacs. Malheureusement, une nouvelle fois, une pluie diluvienne s’est invitée dans notre programme, et nous devons patienter quelques minutes sous les toits en palmiers avant de pouvoir faire les quelques mètres qui nous séparent des dunes à pied.


Le couple grille des noix de cajou et fabrique de la vannerie au pieds des dunes.




Montée de la dune menant vers les Lençois Maranheses.

Heureusement, la famille qui habite ce hameau vend des noix de cajou grillées, un délice qui fait passer le temps beaucoup plus vite que prévu ! Notre guide demande à un jeune homme si la pluie va durer longtemps. Sûr de lui, il nous répond :« non, à 2h30 la pluie va s’arrêter ». A 2h30, la pluie s’arrête… respect !

 

Les Lençois Maranheses à pieds.

On en profite pour traverser à pieds un étang puis grimper sur une première dune bien raide comme il faut, et là, le spectacle s’offre à nous. A perte de vue, du sable, des dunes, des lagon. Le ciel est gris-noir, et le sable mouillé n’a donc plus cette couleur blanche éblouissante qui caractérise ce désert. Mais ces gros nuages noirs donnent une lumière magnifique, mystérieuse. L’ensemble est lunaire. On a plus du tout l’impression d’être sur terre, tant ce paysage est étonnant et inhabituel. La perception de l’espace est totalement bouleversée, on ne se rend plus compte des distances. On a l’impression d’être au milieu d’un immense morceau de coton imbibé d’eau. Ou bien dans les nuages.

 

Simon dans une piscine sous la pluie.






Temps orageux dans le désert de piscines.

Premier arrêt au bord d’une piscine à l’eau turquoise, première baignade. On est au milieu de nulle part, tous seuls avec notre guide, plus rien d’autre n’existe.

Etonnamment, des petits poissons arrivent à se développer ici. Leonidas nous explique que le sol argileux est toujours l’explication de ce phénomène. Même quand les piscines sont sèches, le sol reste très humide, et les œufs arrivent à se développer dans  cet environnement. Quand les lacs se remplissent, les œufs éclosent, et la vie reprend.



Les Lençois Maranheses.



Virginie dans les Lençois Maranheses.

On profite de cet environnement magnifique, en essayant de s’imprégner des moindres détails, de mémoriser les moindres sensations, et de profiter au maximum de ce moment unique. On se baigne sur la lune ? Y’a un peu de ça. On se balade de lagon en lagon en gravissant et descendant en courant les immenses dunes.

 

Les Lençois Maranheses.

Soudain, des 4x4 découverts, gros comme des minibus, arrivent alors les uns après les autres, bondés de touristes. Notre 4x4 à nous étant couvert, nous avons pu braver la tempête sans problème. Ces petites fourmis humaines qui commencent alors à courir partout coupent un peu le rêve. On se dit qu’on a sacrément bien fait de choisir cette excursion absolument unique de manière plus intime, avec le luxe d’un guide et d’un chauffeur persos. On ne se refuse rien, beh oui…

 

Traversée d'une rivière en 4x4.

Leonidas nous propose de nous emmener à un autre point des Lençois. Après une nouvelle demi-heure de 4x4, quelques traversées de rivières mouvementées où nous voyons l’eau arriver au niveau des portes de la voiture, nous arrivons sur ce second site.

 


Les Lençois sous la pluie.

Une nouvelle pluie tropicale nous surprend (et accessoirement nous trempe jusqu’aux os), mais ne nous arrête pas. Nous grimpons sur une nouvelle dune, et de nouveau, spectacle éblouissant. Le paysage est légèrement différent de la première fois. Les lagons sont beaucoup plus foncés, plus ocres. Leonidas nous expliquent que ce sont les algues présentes dans les piscines d’eau douce qui sont la cause de ces nuances de couleurs. Nouvelle baignade aux lueurs du soleil couchant, nouveau paysage lunaire… c’est beauuuuu !




Le spectacle est d’autant plus magnifique que le parc des Lençois est très peu connu, même des Brésiliens. Peu de touristes donc, et on se retrouve de nouveau pratiquement seul au monde pour admirer cette merveille. La cinquantaine de fourmis de tout à l’heure n’est rien comparé à ce qu’on aurait pu imaginer avec un spectacle comme celui-ci !

 

Simon et Leonidas sous une pluie tropicale dans les Lençois Maranheses.

On se résout à rentrer vers Barreirinhas. La lumière baisse, et vue l’état des chemins, il est beaucoup plus prudent de rentrer tant qu’il fait encore jour.

 


Lençois Maranheses.

Le soir, nous allons manger dans un petit resto du village tenu par deux associés français, Thierry et Gilbert, installés depuis plusieurs années à Barreirinhas. Ils nous parlent un peu de leur expérience au Brésil, de la douceur de vivre dans la région. Ils nous encouragent à suivre leur trace… ouvrir une petite affaire ici, et couler des jours heureux sous le soleil. « Y’a pas besoin de beaucoup d’argent ici pour vivre le paradis ! ». Du rêve à la réalité, il y a un sacré pas à franchir, mais nous gardons quand même l’idée dans un coin de notre tête.



Repas succulent de poisson et de crevettes à la sauce de fruits de la passion du jardin, le tout servi au bord du fleuve et au son du forro, musique typiquement nordestine, executée de main de maître par un petit groupe local. Virginie a bien envie de danser, je suis un peu plus réservé… pour me rassurer elle me montre à quel point tous les danseurs ont l’air ridicule et que c’est ça qui est drôle ! Promis, la prochaine fois, je me force un peu ! Bon, de toute façon demain on se lève une fois de plus aux aurores et Leonidas préfère qu’on aille se coucher.

 





Coucher de soleil dans les Lençois Maranheses.

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