Sao Luis - mardi 1er aout 2006

Publié le par Virginie et Simon

Saõ Luis

Visite du centre historique

Saõ Luis sous l´orage.


Et voilà, le mois d’août arrive déjà ! Un mois que nous sommes au Brésil, et tout cela réellement passe très vite. On a l’impression d’être partis hier. Mais ne nous laissons pas abattre, une bonne petite journée de visite nous attend de nouveau.

 

Saõ Luis.


Visite de Saõ Luis, donc, au programme de cette première journée d’août, et le moins qu’on puisse dire, c’est que les dieux bresiliens du ciel ne sont pas avec nous. Au réveil, temps gris et occasionnellement pluvieux, voilà qui n’est pas l’idéal pour une petite balade urbaine. Il va donc falloir compter avec la pluie durant cette journée et jongler avec les orages. Heureusement, notre parapluie contre le soleil acheté à Belém est là pour nous sauver la vie !

 


Une rue de Saõ Luis.

Nous commençons par flâner un peu dans les rues de Sao Luis, admirant les magnifiques façades couvertes d’azulejos, ces petits carreaux de faïence souvent dans les tons blancs et bleus, originaires du Portugal et qui sont devenus le symbole de la ville.

 


Azulejos de la devanture de la Pousada Colonial.

Sao Luis a connu une expansion importante au 17° et 18°, grâce au cycle de la canne à sucre. L’isolement géographique de la ville et la fin de l’exploitation de la canne à sucre ont peu à peu conduit au déclin de cette cité. Résultat, le centre historique est resté à l’abris des promoteurs immobiliers, et l’ensemble architectural coloniale a été en grande partie conservé. Classé patrimoine de l’humanité par l’UNESCO, la ville a entrepris un vaste programme de rénovation du centre historique, appelé « reviver ».


Maison transformée en cours de musique.

Pour notre plus grand bonheur, des centaines de maisons coloniales, couvertes d’azulejos s’offrent à notre regard. On a du mal à croire qu’on est dans une ville qui compte 800.000 habitants ! Comme à Ouro Preto, on se retrouve dans un autre siècle, une autre époque. Quelques maisons en ruine sont occupées par des arbres, les autres abritent musées, bars et habitations.

 

La vie tranquille de Saõ Luis.

Une première pluie tropicale vient interrompre notre parcours, et nous décidons de nous réfugier dans un petit musée, la « Casa do Maranhao », qui présente une exposition de costume de « Bumba meu boi ». Le Bumba meu boi est une fête folklorique du nordeste brésilien, particulièrement vivace à Sao Luis. Sorte de carnaval, elle est basée sur la légende de Pai Fransisco, esclave qui aurait tué un bœuf pour satisfaire sa bien-aimée enceinte, prise d’une soudaine envie de langue de bœuf (si si,véridique !). Découvert par le seigneur de la fazenda, Pai Fransisco aurait finalement réussi à faire ressusciter le bœuf avec l’aide d’un shaman indien.


Effigie du folklore Bumba Meu Boi devant la maison du Maranho.


C’est cette résurrection qui est fêtée aujourd’hui, au travers d’une fête joyeuse et colorée. Malheureusement, cette fête se déroule au mois de juin et juillet, et le dernier défilé a eu lieu le 30 juillet… avant hier ! A deux jours près, on rate l’une des expressions de la culture populaire brésilienne la plus intéressante et la plus joyeuse ! On se rattrape en achetant un DVD du défilé, mais ça n’est pas vraiment la même chose. Mais on n’en veut un peu à la fille française de l’agence de voyage « Rendez-vous au Brésil » de n’avoir su nous conseiller sur aucune des fêtes populaires importantes du Brésil. Nous avions également appris à Belém par Rafaelo  que la partie qu’elle nous avait conseillé de faire en bateau sur l’Amazone était la moins intéressante. Elle a réellement confondu avec la deuxième partie : Santarêm/Belém.

 

Intérieur typique d'une maison maranhese - Ici, Maison du Maranhaõ.

La pluie ayant décidé d’aller dormir pour quelques heures, nous en profitons pour reprendre notre tour de la ville. Un détour par le petit marché du centre nous permet d’admirer des étales entiers de crevettes séchées, de noix de cajou ou de poissons fraîchement péchés, de savons à la mandiroba ou au babaçu. Forcément, notre ventre ne tarde pas à crier famine, et après un petit repas, pour changer, de poisson, nous reprenons notre balade contemplative.

 

Une maison léguée à la végétation dans le centre de Saõ Luis.

La chaleur est toujours très forte, en cette après-midi d’août, mais l’humidité est moins importante qu’à Belém, ce qui rend l’air un peu plus respirable. L’alternance entre pluie diluvienne et soleil brûlant est malgré tout très fatigante. Une petite mamie rencontrée sous un porche en attendant la fin d’une ondée tropicale, nous confie que ce temps est typique du mois d’août à Sao Luis. C’est le début de la saison sèche, et les « restes » de pluie de la saison humide alternent avec le soleil écrasant de l’été, ce qui est usant physiquement.


Fenêtre et porte des maisons coloniales.



Moins d’humidité qu’à Belém, moins d’animaux également. On ne voit plus les centaines de libellules énormes ou de vautours aperçus en Amazonie. Seule la rencontre avec un papillon géant nous rappelle que la forêt Amazone n’est pas très loin, avec sa faune si étonnante pour un européen.


Papillon rencontré au fil des rues.


Nous entamons beaucoup plus facilement la conversation avec les Brésiliens qu’en Amazonie. L’ambiance a changé. Les gens sont plus ouverts, plus souriants. Les Français sont très bien vus à Sao Luis. La ville a été fondée au 17° par les Français, dans ce qui était alors appelé la France équinoxale.


Sol carrelé de l'époque coloniale.

Si la présence française a été courte, les habitants semblent avoir toujours conservé une haute estime de notre pays, et ils nous le font savoir. Deux petits vieux nous interpelant au coin d’une rue pour nous montrer qu’on venait d’omettre de lever la tête pour admirer une petite colombe sculptée sur un pignon et qui symbolise de la France, sont très fiers de nous dire : « vous savez, ce sont les Français qui ont fondé la ville, il y a une statue du premier gouverneur français de la ville sur une place tout près d’ici, il y a un théâtre par là-bas, une maison de l’alliance française… ». Est-ce pour cette raison que nous rencontrons autant de touristes français à Sao Luis ? Nous entendons parfois plus parler français que brésilien.
 

 

Toits des maisons du centre historique de Saõ Luis.

Nouvelle pluie diluvienne, nouveau musée ! Consacrée cette fois aux arts visuels, et qui présente une belle collection d’azulejos et de tableaux d’artistes locaux. Le lieu, une grande demeure du 18° siècle, est très impressionnant.




Les œuvres exposées sont charmantes, et le surveillant du musée nous donne des tas d’infos très intéressante sur la ville et la région : de l’utilisation de la noix du babaçu, un palmier local, à la structure des demeures de Sao Luis, nous passons près d’une heure à déambuler dans ce chaleureux petit musée au cœur duquel trône discrètement une bibliothèque entièrement consacrée àl’histoire de Sao Luis, son architecture, ses azulejos.

 

Eglise de Saõ Luis.

La pluie ayant définitivement pris congé, nous en profitons pour aller prendre un petit apéro dans notre nouveau « QG » de Sao Luis, le resto Antigamente, où nous recroisons la famille française que nous avions vue à Marajo. Ils semblent aussi embêtés que nous de se retrouver « entre français » à l’autre bout du monde ! De l’apéro au repas, il n’y a un qu’un pas, vite franchi, surtout quand on est en terrasse et qu’un petit groupe de musique est en train de s’installer.


Fontaine dans Saõ Luis.

On commande une petite grillade censée être pour deux… qui en fait pourrait facilement combler trois ou quatre gros appétits ! Ce qui nous vaut une nouvelle fois cette interrogation : pourquoi donc, dans un pays où tant de personnes ne mangent pas à leur faim, les restos servent-ils des portions aussi énormes, impossible à terminer ? Quel gâchi.


Marée basse à Saõ Luis.

Repus, nous rentrons a l'hotel pour une bonne nuit. Demain, une nouvelle excursion nous attend dans les lençois Maranheses. Le soir, alors que l'on est devant l'ordinateur de la pousada, notre guide des 3 jours à venir vient se présenter. C'est Leonidas, il a l'air sympa comme tout. Il parle un français pratiquement parfait... ça vous énerve !


Virginie et Simon au balcon du Musée des Arts Visuels.




Nuit dans les rues de Saõ Luis.

 


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O
Excellent site, et quelle surprise de retrouver en naviguant sur le site des photos de gens et lieux que je connais si bien. Ainsi, à Alcântara, celle que vous dénomez "Baxà" (en réalité Maria, avec commme surnom Batisà), dont l'une des petites filles venues dancer "le Tambor de crioula" n'était autre que ma filleule...
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C
bonjourcet été, nous allons dans le nord du Brésil et j'ai trouvé le blog par le mot buggy car je suis en train de rechercher un tour : soit de Jericoacoara à Sao luiz ou fortaleza Jericoacoara par les plages et je me demandais si vous aviez gardé les coordonnées des buggueiros brésiliens...???? merci
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J
JE VEUX VIVRE A SAO LUIZ YA T IL UNE GRANDE INSECURITE
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L
photos superbes! surtout la 1ère!bisous. papa.
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