Rio-Santa Teresa-14 juillet 2006

Publié le par Virginie et Simon

Rio de Janeiro - 14 juillet 2006
Quartier de Santa Teresa



Pousada Relais Solar da Santa dans le quartier de Santa Teresa. Rio de Janeiro.


Simon dans le hamac de notre terrasse de la Pousada


Notre chambre... un havre de paix aux coeur de la ville.


Nous arrivons à 6h00 du matin à la Rodovarià de Rio de Janeiro. On a oublié de noter l’adresse de notre pousada qui ne se trouve par ailleurs dans aucun de nos guides puisqu’elle nous avait été conseillée par des collègues de boulot. Juste avant de partir, deux personnes de mon travail me donnent cette adresse qui leur avait été recommandée, et dont il connaisse le propriétaire, un français. Un tour sur leur site web nous a vite convaincu. Cette pousada est « hors budget » pour nous, mais on se dit que, juste avant notre périple amazonien en hamac et petits hôtels, nous sera d’un grand repos.


 
Tramway de Santa Teresa - Rio de Janeiro

Le point Informations de la rodovarià ne connaît pas cette pousada et à cette heure matinale, aucun point web ouvert pour retourner jeter un coup d’œil à nos mails. En attendant que les points web ouvrent (à 7h00 !!!), on s’assoit dans le hall d’attente des voyageurs pendant une heure et on observe le allers et venus des travailleurs et voyageurs, leurs habitudes de petits déjeuner très salés, leurs innombrables valises géantes, les appareils photos argentiques qui se décliquent sur une famille regroupée devant sa montagne de bagages avec le porteur de bagage bien sûr.



Devanture de resto dans Santa Teresa.


Rue centrale de Santa Teresa.

Et toujours cette bonne odeur de savon frais, les cheveux encore mouillés par la douche du matin. Ici, personne ne semble porter de parfum. D’ailleurs, dans les magasins, les rayons savons sont très impressionnants et le choix d’une variété exquise. Le liquide douche reste un produit de luxe difficile à dégoter.


Maison dans Santa Teresa.

On récupère l’adresse de la pousada.
Après bien des négociations avec des cabines de ventes de billets de taxi dont les tarifs varient du simple au double et des flics qui nous disent « prenez ces taxis là-bas pas ceux ici, c’est plus sûr», et les vendeuses de ticket pour les taxis qui s’engueulent pour nous récupérer comme clients, nous filons enfin vers Santa Teresa, butte au coeur de la ville.


Santa Teresa.

Santa Terasa fait penser à Montmartre, mais qui serait entourée de favelas, avec, en son sommet, des maisons magnifiques. Un peu étrange comme contraste. Cela ne nous met pas très à l’aise. Le taxi traverse une favela ou un quartier en ruine, on ne sait pas, tant tout ici est en piteux état et les gens semblent miséreux. Et d’une rue à l’autre, on arrive d’un coup dans la beauté délabrée et colorée d’un ancien Rio, et qu’on le voit dans les gravures d’antan.


Epicerie dans Santa Teresa.

Notre pousada ne se voit pas de la rue. Il faut traverser un jardin luxuriant avant de l’apercevoir, avec ses fenêtres bleues et ses azuleijos autour des portes. L’endroit est magnifique, la chambre, notre terrasse, la salle à manger où l’on nous attend à cette heure si matinale avec un petit déjeuner délicieux, tout est d’un goût indiscutable. On se dit que le prix, finalement, n’est pas élevé du tout.


Vue de Santa Teresa.

On commence par une bonne douche et une sieste dans le hamac. En fin de matinée, on discute avec Jennifer qui s’occupe de nous depuis le début et le régisseur des lieux, qui semblent s’occuper également de la décoration. Ils nous conseillent un petit itinéraire dans le quartier incluant la visite du musée Chacara do Ceu.



Salle à manger du musée


C’est une grande demeure des années 60-70 qui enferme les collections d’œuvres d’art d’un père et de son fils. A sa mort, ce dernier a tout légué à la ville de Rio. Le jardin offre des vues surprenantes sur le Centre de Rio mais aussi sur les favelas avoisinantes, la salle à manger et bibliothèque sont meublées d’époques. Des gravures sur la vie du Brésil présentent des esclaves jouant du berimbau. Dans le salon, Picasso y côtoient Derain.



Salon de la maison-musee Chacara do Ceu

Nous nous laissons aller au fil des ruelles de Santa Teresa, de son célèbre tramway jaune bondés en permanence de personnes qui y sautent ou en sautent en marche.
 

Arbre fruitier du jaca dans Santa Teresa.

Depuis notre promontoire de « riches », nous ne pouvons nous empêcher d’observer ces favelas qui semblent, vue de loin, inhabitées. Elles nous intriguent car nous ne les connaissons pas. Lorsque nous organisions notre voyage, l’agence Terra Brazil nous avait proposé d’aller en visiter une avec un guide des favelas. Les fonds sont reversés à une association des favelas. Sur le coup, cela nous avait intéressé. Et puis en y réfléchissant, on se disait : pourquoi faire ? Aller voir la misère ? Est-ce que vraiment en une demi-journée on peut en comprendre le fonctionnement ? Non, c’est du voyeurisme.


Favela sur les pentes du mont de Santa Teresa


Contraste saisissant entre les villas de Santa Teresa et
les favellas qui "dégoulinent" sur les flancs de la colline où se situe ce quartier.



Et puis finalement, maintenant, on se dit : à quoi ça sert de ne pas voir, de fermer les yeux ? Pourquoi ne pas avoir une approche qui peut-être nous sensibiliserait plus et nous éloignerait de certains de nos clichés ?


Pousada dans Santa Teresa.

Que de pensées contradictoires.
On pense sincèrement que la prochaine fois que nous reviendrons à Rio nous y iront. L’idéal serait bien sûr d’y aller avec un des profs de capoeira que nous connaissons en France et qui en sont issus pour certains d’entre eux.

En fin d’après-midi, nous revenons vers notre pousada. Depuis notre terrasse, je profite du coucher du soleil sur la baie de Rio, des vieilles demeures cariocas qui s’allument une à une. Ici, on est à un autre siècle. On ressent cette « saudade » des brésiliens, la « nostalgie », qui nous emplie corps et âme.




De nouveau, on entend des feux d’artifices venus de nulle part. C’est notre fête nationale à nous, qu’on se dit en rigolant, bien qu’on sache que les brésiliens sont en train de vider leurs stock de feux prévus pour leur victoire de foot. Les cigales qui emplissent l’atmosphère. La musique brésilienne monte dans les bars voisins. Les chiens des quartiers voisins s’agitent. Simon s’est endormi dans le hamac et se laisse bercer par la douce brise de ce début de soirée.


Jardin du musée

Ce soir nous allons dans un bon resto du quartier. Le régisseur, qui tout comme Jennifer parle un français impeccable, vient de nous réserver une très bonne table avec vue sur la baie illuminée de Rio de Janeiro : « pour vous les français, il y a une belle vue, je sais que c’est important », a-t’il dit à Simon.
Nous nous offrons donc ce bon resto carioca où tout est revisité à la mode française, naturellement : filet mignon, sauce meunière, sauce béchamel, soufflé, crème chantilly, crème brûlée, tarte tatin etc… Les noms français parsèment la carte et nous choisissons donc les deux seuls plats sans aucune consonance gauloise ! Resto divin, cuisine fine aux goûts délicats, vue réellement imprenable sur toute la ville illuminée, tables dispersées dans une cour fraîche et ombragée.



Maison transformée en musée dans Santa Teresa.

Le seul point inquiétant est que, malgré nos répulsifs à moustiques français soi disant super puissant, nous nous faisons déjà dévorer… On espère que notre copain Dove ayant eu cette expérience au Venezuela disait vrai : les répulsifs achetés sur place sont les seuls réellement efficaces et le prix n’a rien à voir avec les prix à la limite du honteux pratiqués dans notre pays.
En rentrant à la pousada, nous profiterons de la terrasse pour malgré tout imprégner tous nos vêtements de produits anti-moustiques et pour passer une bonne nuit dans ce décor paradisiaque.


Du quartier de Santa teresa, vue sur le quartier de Lapa
et la cathédrale moderne.


Demain, debout à 5h00, car on décolle à 7h30 du matin pour Manaus. Il sera certainement impossible de trouver une connexion internet haut débit avant Belém, c’est à dire après le 25 juillet.

Je profite de la super bonne qualité de la connexion internet en wifi de la pousada pour mettre notre blog à jour durant une bonne partie de la nuit.

Bonne fête nationale à tous ! Bonne nuit.


Fresque murale d'une station de tramway dans Santa Teresa.




Publié dans Rio de Janeiro

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