Salavdor-dim 3 au lund 4 sept 2006

Publié le par Virginie et Simon


Salvador de Bahia

Concert de Tom Zé, balade

 















Depuis notre appartement. Quartier Ondina. Salvador.


Le dimanche, Simon ne veut toujours pas partir. On sait pour en avoir beaucoup discuté avec d’autres touristes que les îles enf ace de Salvador sont touristiques à mort et l’idée de sentir une fois de plus « harcelé » par la mendicité et les ventes « forcées » nous oppressent d’avance. Il est vrai que lorsqu’on vient ici pour quelque temps, ça peut passe. Mais cet état d’esprit typique à la région Nordeste nous insupporte. On ne sait plus trop quoi faire.
















Depuis notre appartement. Quartier Ondina. Salvador.

Cidinha comprend. Coup de chance. Nous ne devions être chez elle que quelques jours et partir visiter toute la région et finalement nous sommes toujours dans ses pattes alors qu’elle est en pleine rédaction de projet universitaire pour le présenter prochainement à l’état de Bahia. Alors, nous lui cuisinons des petits plats français pendant qu’elle bosse, nous regardons la célèbre novela « Paginas da vida » tous les soirs avec elle et finalement, elle semble ravie. Nous aussi. On apprend beaucoup avec cette novela car Cidinha nous explique tout. Notre Portugais progresse.













 Depuis notre appartement. Quartier Ondina. Salvador.


Nous discutons beaucoup du Brésil avec elle. Elle nous avoue qu’il lui a fallu plus d’une année avant d’apprécier Salvador de Bahia, principalement à cause des comportements humains. Elle a la nostalgie du Pernambuco (nous aussi !) et du coup, elle nous explique le fonctionnement et les difficultés de vivre des gens d’ici, afin de comprendre. Pas simple. Rien ne semble simple d’ailleurs ici. Contrairement aux apparences sereines et à l’intonation lente de leur parlé, les gens de Salvador vivent dans un stress énorme qu’ils ne semblent évacuer que par les sorties, les fêtes, la plage et le bronzage. Derrière les sourires, des enfants et des parents qui meurent sans bruit...

 













Communauté" derrière notre condominio. Quartier Ondina. Salvador.


Le soir, Simon souhaite se coucher tôt. Il dort tout le temps. Il n’a pas la force d’affronter la foule. Je ne l’ai jamais vu dans cet état. Il répète sans cesse qu’il a envie d’être à la maison. Qu’il n’en peut plus d’être un touriste. Ce n’est pas du tout dans les habitudes de Simon d’être abattu comme ça.






















Vue sur la ville basse. Salvador de bahia.


Bien au contraire. Il est toujours prêt à faire 10 000 choses, à visiter, marcher, découvrir, sortir des sentiers battus, ne voir que le bon côté des choses, positiver quand les situations se dégradent, et quand le temps se grisaille. Je ne sais que faire pour lui remonter le moral. Et puis on ne raconte rien par email à nos familles, on dit juste qu’on en a marre. Et mon père qui nous répond : « prenez un avion plus tôt car vous fatiguez et quand on fatigue, la vigilance baisse… ». Si il savait à quel point il a vu juste… Mais ils s’inquiètent déjà tous comme ça, ce n’est pas la peine d’en rajouter.
 

 















Quartier du Pelourinho. Salvador de Bahia.


Simon, Cidinha et moi, on sent tous que c’est la fatigue et l’accumulation de ces 10 semaines de voyage qui mettent Simon K.O.. Si seulement je pouvais faire comme Ma Sorcière Bien-Aimée, remuer le bout de mon nez et nous télétransporter dans notre lit à la maison… Cidinha me dit de le laisser dormir, que c’est juste de ça dont il a besoin, qu’on a vécu tellement de choses…. Le soir, Simon insiste pour que je sorte avec Cidinha et ses copines. Lui reste à la maison à jouer aux échecs avec l’ordinateur.




















Quartier du Pelourinho. Salvador de Bahia
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J’accompagne donc Cidinha à un concert donné à Salvador. C’est un concert de Tom Zé. Un type d’une soixantaine d’année très connu au Brésil pour chanter des chansons contre le capitalisme, la pauvreté, la prostitution infantile, l’excision, et contre le machisme brésilien et celui du Nordeste principalement. Dommage que Simon n’aie pas eu l’envie de venir jusqu’ici, ça aurait été pour lui jubilatoire ! 2000 personnes dans les gradins en plein air qui semblent véritablement issues d’un milieu « élitiste », en fait une classe moyenne comme la nôtre je dirais.





















Quartier du Pelourinho. Salvador de Bahia.


Des universitaires, des « artistes » principalement. Cidinha et ses amis me traduisent les chansons, m’expliquent. Tout cela se chante dans une bonne humeur extraordinaire, avec une mise en scène équivalente à la Comedia dell’Arte. Sur scène, les femmes choristes ou musiciennes sont vêtues de bleu de travail, les hommes musiciens ou le chanteur comme des clodos. Tout est joué, mimé, raconté par les instruments de musique. Et Tom Zé, quel pêche ! Il se dit clairement « anti-tropicaliste », « anti-pagode » et tout ce que cela peut évoquer et créer dans la société brésilienne.

 













Quartier du Pelourinho. Salvador de Bahia.


Je ne suis pas à même de prendre position sur ce point. Mais je trouve son attitude des plus intéressantes. Tout le monde en prend pour son grade, surtout Bush, dans une chanson des plus salées. Et 2000 personnes qui reprennent en cœur le refrain contre Bush ! Il faut toujours un bouc émissaire…

 
















Quartier du Pelourinho. Salvador de Bahia.


Dans les très grosses lignes de toutes ses chansons, il dit : sortez de votre petite musique qui vous endort, le sourire béat sans réagir et manifestez votre mécontentement, arrêtez de draguer les filles en crachant, arrêter de croire que les autres pays sont riches et de vous prostituer pour eux, arrêtez de laisser bosser femmes sans rien faire et allez bosser vous-mêmes, etc… ».

Etonnant de voir autant de mecs de tous les âges dans le public applaudir les propos du chanteur. C’est rassurant.

Notre aperçu de Bahia n’est donc pas une idée reçue, une déformation causée par une mauvaise expérience. Malgré tout, n’en faisons pas une généralité. La preuve : ce concert et le public.

 














Quartier du Pelourinho. Salvador de Bahia.


Le lundi, je réussis à joindre la TAP et j’apprends qu’il n’y a plus de place, je discute avec Cidinha car il faut trouver une solution. Cidinha a peur qu’il soit en réalité que Simon ait chopé la Dengue car c’est très fréquent par ici et effectivement, il a plein de boutons de moustiques, il a mal partout, est fiévreux depuis 3 jours. On veut cependant partir pour Itaparica, mais Cidinha nous demande d’attendre que Simon aille mieux. S’il ne va pas mieux demain, on ira voir un médecin.

Je propose à Simon d’aller visiter une farmacià de quartier ! OK. On achète une mixture « anti-stress » composée de magnésium, calcium, zinc. Une demi-heure plus tard, Simon va bien mieux. Il sourit de nouveau !

 













Quartier du Pelourinho. Salvador de Bahia.


Simon : on va au cinéma ? On va faire des courses pour rentrer en France ? On mange quoi ce soir ?

Ouf, je le retrouve…

On se promène. On fait quelques achats pour le retour en France et pour le dîner du soir. Dans les supermarchés, on n’en finit pas de s’émerveiller devant autant de produits inconnus, autant de fruits magnifiques, de poissons impressionnants, d’accessoires ménagers étranges ou inhabituels.











Quartier du Pelourinho. Salvador de Bahia
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C’est en réalité de cela dont Simon a envie : de retrouver une réalité banale du quotidien, autre en tout cas que celle d’un touriste. Il ne veut plus entendre parler de visite tout simplement.










 Vue sur la ville basse. Salvador de Bahia.

On a tous les deux envie de retravailler, de retrouver notre vie. Finalement, on en a marre des cocotiers. Etre avec Cidinha, faire des choses du quotidien avec elle, est ce qui nous plaît le plus.






















Vue sur la baie de Tous les Saints. Salvador de Bahia.


Publié dans Salvador de Bahia

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