Salvador-mercredi 30 août 2006

Publié le par Virginie et Simon


Salvador de Bahia

Plages de Barra, dépouillement local, commissariat touristique dans le quartier du Pelourinho

 

















Salvador. Quartier du Pelourinho.

Ce matin, nous avons sorti toutes nos affaires des sacs à dos, histoire de faire le poin sur ce qu’on a amassé depuis toutes ces semaines, et de faire un tri. On s’aperçoit alors qu’il nous manque nos serviettes de toilettes et des fringues données à la dernière lavandaria de Porto de Galinhas. Trop tard pour les réclamer. Comme par hasard, ce sont certaines mes plus jolies fringues, achetées au fil du voyage. Ca m’agace. Que penser ? Tout comme à l’hôtel de Santarêm, où ma petite bague de rien à laquelle j’attachais malgré tout beaucoup d’importance car Simon me l’avait offerte à Ouro Preto, a disparu de la chambre la table de nuit la veille de notre départ. On a vu trop tard qu’il était écrit de ne rien laisser traîner dans les chambres et que la direction ne prenait pas la responsabilité des vols… Et puis on repense également aux tongs de Simon disparues de devant la porte de l’auberge de jeunesse d’Olinda… On se dit sans cesse : on n’a pas été prudent. Mais si quand même. Même si tous ces détails matériels ne sont rien du tout, cela nous fatigue un peu de devoir vivre dans cette attention exagérée de tout.
 

 















Salvador. La Baie de tous les Saints.


Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de Simon. Pour l’occasion, il a envie d’une journée tranquille en amoureux en bord de mer. Ré-affronter la foule et la tension de la ville après une dizaine de jours de plages ne nous enchantent pas plus que ça. Nous allons longer la côte à pieds sur 2 km jusqu’au phare du quartier de Barra et nous rendre à l’auberge de jeunesse où se trouve Milton, un Brésilien avec qui nous devons fêter l’anniversaire de Simon ce soir. Aujourd’hui, Milton nous attend.

 













La plage de barra à Salvador.

Vêtus de nos fringues de plage, on embarque nos paréos dans un sac, quelques real (monnaie brésilienne) et notre petit appareil photo discret habituel. On a également notre Guide du Routard, histoire de lire à l’ombre d’un parasol le programme des jours à venir dans les îles de la Baie de tous les Saints.

Mais aujourd’hui, les Saints locaux ne sont pas avec nous.

1h00 après le commencement de notre marche le long de l’esplanade, à regarder les vagues s’écraser sur les rochers sombres de la côte, deux jeunes mecs en bermudas arrivent franco en sens inverse de nous. L’un d’eux arrache de toutes ses forces la pochette toute fine pourtant camouflée sous le tee-shirt de Simon. Simon qui comprend tout de suite ce qu’il se passe veut enlever la ceinture de la pochette pour la lui donner mais le mec, super nerveux, arrache tout. L’autre chope mon appareil photo niché discrètement au fond d’une poche. J’essaie spontanément de l’empêcher de mettre la main dans ma poche, mais il essaie de me mettre les deux doigts dans les yeux pour me paralyser.






















Centre de Salvador. Ville basse.


J’ai mes lunettes de soleil pour me protéger. Je réalise d’un coup que nous sommes en train de nous faire dépouiller et je lui donne l’appareil photo car il s’énerve. On ne sait jamais, il pourrait être armé. L’un d’eux revient sur ses pas et me fait signe de lui donner mon sac de plage. L’autre mec tâte toutes les poches du bermuda de Simon. Un 3ème mec qu’on n’avait pas vu avant les presse et leur dit de se dépêcher. Ils s’enfuient alors en courant à toute vitesse.












La baie de Tous les Saints.

 

On ne sait pas si c’est nous ou eux les plus terrifiés, eux certainement par peur d’être identifiés ou nous par la peur de se faire zigouiller comme ce fameux touriste portugais il y a 15 jours à Rio de Janeiro, mais on se sent d’un coup complètement désemparés, nus, vidés.

Quelques mètres plus loin, un groupe d’une douzaine de mecs dont sont issus les deux voleurs, nous regardent en se marrant. On a la haine. Véritablement. De loin, on les voyait pensant que c’était des gens du coin qui se baladaient comme nous, comme sur les autres plages qu’on venait de longer d’ailleurs. J’ai les jambes qui tremblent. L’un d’eux a un pitbull. On ne la ramène pas. On trace notre chemin car on réalise alors qu’il n’y a personne d’autre sur ce chemin à par eux et nous.


















Ascenseur qui relie la ville basse à la ville haute.


Simon me dit d’un ton blasé : « honnêtement, on savait que ça nous arriverait au moins une fois. On avait acheté cet appareil photos pour ça ».

Oui, c’est vrai qu’on a nos assurances, les factures à Paris, donc ça c’est pas grave. Mais les mecs ont aussi la clé de l’appart de Cidinha et son adresse qu’elle nous avait donné sur un morceau de papier avec ses numéros de téléphones.

 











Le Mercado Modelo à Salvador.

On remonte l’esplanade jusqu’à un poste de police planqué dans une caravane. Les flics nous demandent illico si ils étaient armés. Comme on dit non, ils n’ont pas l’air contrarié plus que ça alors que nous, on a les jambes coupées. Ils appellent une voiture de patrouille qui après notre rapide description du lieu et des mecs, y part aussitôt. Les 2 flics de la caravane nous disent que cela fait plusieurs fois que ça arrive cette semaine sur cette esplanade. Néanmoins, personne ne surveillait le chemin du bord de mer. Et eux restent tranquillement planqué, dos aux plages du crime, à regarder le journal. Nous sommes surtout inquiets à l’idée qu’ils puissent se rendre à l’appartement de Cidinha. Elle habite elle aussi dans un condominio (cité d’immeubles fermés et surveillés). On leur demande que l’un d’eux aille prévenir le gardien du condominio car Cidinha travaille et nous ne connaissons pas son numéro de téléphone par cœur.

Le flic : « oui oui oui… on va faire ça, vous en faites pas… ».

 












Salvador. La baie de tous les Saints.

Une bonne demi-heure plus tard, une deuxième voiture de police arrive tranquillement pour nous emmener au poste de police central afin que nous puissions déposer notre plainte. Nous sommes dans la voiture avec les flics qui roulent au pas, les fenêtres grandes ouvertes pour prendre le soleil. On demande confirmation au sujet de si quelqu’un est allé à l’appartement de Cidinha.

Un autre flic : « pour quoi faire ? ».

Zut, cela signifie donc qu’ils n’y sont pas encore allés.

On ré-explique pour la quatrième fois au moins.

L’autre flic : « oui oui oui… on va le faire… ».

Nous : « ah parce que ce n’est pas encore fait alors qu’on était à 2 min en voiture à peine de l’appartement ? »

Le flic : « vous z’en faites pas… y’a quelqu’un qui y est déjà… ».

Comment les croire… .

 
















Bordure d'une route principale à Salvador.



Notre voiture patrouille dans le quartier en nous demandant sans cesse dés qu’on voit des jeunes mecs : « c’est eux ? c’est eux ? ».

Comme si les mecs allaient se balader tranquillement le long de l’esplanade avec notre sac de plage en bandoulière et le paréo autour des fesses…

Nous traversons des quartiers d’une grande pauvreté, pourtant pas des favelas. Il y a beaucoup de monde partout. Une circulation d’une densité étouffante. Sur le chemin qui mène au poste de police, un type paniqué arrête notre voiture et dit aux flics que deux femmes viennent de se faire voler leurs affaires dans un marché juste derrière. Les 2 flics stoppent tranquillement leur voiture en ricanant et partent comme ça en laissant tout ouvert, avec nous dedans au beau milieu de l’avenue et un embouteillage qui ne tarde pas à se former.

Ils reviennent et appellent une autre voiture de police. Ils se marrent en parlant de ce qui vient de se passer et nous disent que c’est tout le temps comme ça à Salvador. Charmant.

On arrive dans le quartier du Pelourinho, le quartier historique de Salvador. C’est joli, mais on s’en fout complètement. On est encore sous le choc. Malgré nos mâchoires littéralement cimentées, les 2 flics essaient du mieux qu’ils peuvent de détendre l’atmosphère.

Les flics : « Alors ici vous voyez, c’est l’église machin, et là c’est la maison machin chose, et juste derrière, y’a aussi l’église bidule… c’est beau hein ? ».

 




















Quartier du Pelourinho. Salvador.



On entre dans un bureau de police touristique en plein cœur du Pelourinho. Un type prend notre déposition. Les mêmes questions reviennent sans cesse : « la couleur des mecs, leur âge, est-ce qu’ils avaient une arme ». Tout le monde a l’air presque étonné qu’ils soient sans armes et majeurs.

Un flic : « Bah c’était des amateurs alors ! ».

Nous : « en tout cas ils avaient au moins  20 ans ».

Le flic : « Couleur de peau ? »

Nous : « Noire ».

Alors le flic a l’air de nous dire qu’on aurait donc dû se méfier.

Nous : « Mais la population est black ici, même vous ! ».

 












Quartier du Pelourinho. Salvador.


Les flics sourient. C’est la réalité ! Les flics sont presque tous blacks. C’est la population même de Salvador ! On ne peut pas virer facho sous prétexte qu’on vient de se faire dépouiller par une bande de crétins quand même !

 

On demande une fois de plus si l’un d’eux est allé chez Cidinha. Cela nous obsède.

Un flic qui parle couramment français arrive et discute avec nous. Cela nous fait un bien fou. Il est actuellement midi. Nous sommes juste les 3ème depuis ce matin rien que dans leur district, et ils ne comptent pas ceux de cette nuit et c’est comme ça TOUS-LES-JOURS !!!! Visiblement, les autres avaient des armes, pas les nôtres. Le flic bilingue nous explique que les mecs ont super peur de se faire chopper et ne s’aventureront jamais dans un complexe d’immeubles protégés par de multiples gardiens et de caméras de surveillance. Le cas type de ce qui vient de nous arriver, est que les mecs vont se débarrasser de nos affaires dans la mer et revendre l’appareil photo l’équivalent de 10 ou 20 euros pour s’acheter de la drogue. La drogue semble être à Salvador une véritable plaie. C’est pas cher de ce qu’ils nous disent, c’est facile à trouver. On n’avait aucun papier d’identité. Donc le flic insiste : « tout va bien. Ce n’est que matériel. » Il a raison.

 














Quartier du Pelourinho. Salvador.


Un autre flic note discrètement les infos qu’on vient de donner pour la énième fois sur les mecs et part avec son petit carnet.

Il faut désormais qu’on attende que le commissaire aie finit de déjeuner pour refaire une autre déposition qui va valider celle-ci. C’est « Brazil » de Terry Gilliam ou quoi là ?

 

Pendant deux heures où on nous laisse dans un coin sans un verre d’eau ni rien, les flics nous répètent que le commissaire est en train d’arriver, qu’ils l’ont prévenu de revenir au plus vite.


Nous avons le temps d’assister à une reconnaissance d’agresseur. Une dame visiblement assez pauvre vient avec sa fille enceinte. Elle s’est faite séquestrée chez elle et un type a tout volé dans la maison. Les flics l’emmènent pour la reconnaissance. Elle revient 1 minute plus tard, en larmes, angoissée : « C’est un monstre ! C’est lui !!!! Il ne mérite pas de vivre sur cette Terre ! »

Les flics sont blasés, sans états d’âme. Ils tapotent sur leur clavier, inlassablement. Une jeune femme armée d’un appareil dentaire énorme entre en souriant dans le commissariat et embrasse tout le monde, rigole et chicane avec les uns et les autres. On comprend que c’est elle « le commissaire »… Tout le monde nous regarde d’un air gêné car elle nous dit : « Ca fait longtemps que vous attendez ? Je n’étais pas au courant…  Désolée ! ».

On passe dans un autre bureau et on recommence la déposition, la couleur, les armes, l’âge...

 


Peintre de rue. Pelourinho à Salvador.



La fille est en réalité vachement sympa. Elle semble véritablement désespérée pour nous. Elle s’est déjà fait dépouillée elle aussi alors qu’elle n’était pas en train de travailler et sait ce que c’est, et ce même si il n’y a pas eu de violence. La violence ici reste sous-jacente et palpable partout. Elle nous dit que le tourisme de Salvador baisse beaucoup à cause de la violence, des attaques, des vols, des dépouillements. Elle nous raconte qu’ils sont débordés de boulot ! Que les gens se font voler en plein jour, au milieu de la foule même ! Cela l’afflige.

La flic : « Mais qu’est-ce qu’on va devenir sans tourisme ? On a du mal nous la police à bien faire notre travail ici… on essaie, mais c’est dur. Tout le monde sait où se déroulent les trafics de drogue, mais on n’arrive jamais à les coincer. Ils nous connaissent tous, dés leur plus jeune âge. J’ai pourtant essayé de me changer de couleur de cheveux et de coupe, mais ils me reconnaissent quand même ! Pourtant, l’autre jour, il y a un gamin dans la rue qui a voulu me vendre un flingue 200 reais alors qu’on a les mêmes ici à 2000 reais ! Il ne savait pas qui j’étais… Ahalalalaa, dit-elle. Vaut mieux en rire ! En attendant… qu’est-ce qu’on va devenir sans le tourisme à Salvador !?! ».

 
















Quartier du Pelourinho. Salvador.


Comme on discute avec elle de la condition de vie des pauvres au Brésil, de la pauvreté morale comme matériel, qu’on lui dit que ces gens ont une fausse image de la « richesse » occidentale et surtout européenne, que tout le monde croit ici que parce qu’on est français ou allemand qu’on est super riche alors que c’est faux, elle en arrive à nous demander ce qu’il s’est passé en France avec les voitures brûlées. En effet, depuis que l’on est au Brésil, les 3 questions principales sont : Zidane, c’est comment la neige et les voitures brûlées. Comme aux autres, on raconte à la flic que tout a été largement envenimé par les médias car nous à Paris on ne s’est pas rendu compte de grand chose. Mais on lui dit aussi que, même si on est contre ce genre de réaction destructrice et stérile, on comprend qu’une catégorie de gens à qui l’on n’offre socialement aucune possibilité de s’en sortir, se révolte de manière aussi désespérée. C’est déjà dur pour nous, alors quand on est une personne de couleur, en France actuellement, et qu’on habite en périphérie de Paris, c’est épouvantable.

 











Depuis la ville haute, vue sur le port industrielle de la ville basse.


Salvador.



Elle nous dit que le sujet d’examen de l’université de police de cette année était : « Que pensez-vous des voitures brûlées en France ? ».

Elle comprend ce qu’on lui dit. On se rend compte, tout comme elle, que l’origine de cette forme de violence est en effet la même, mais que malheureusement elle n’est jamais dirigée vers les personnes concernées. Les banlieues de Paris se retrouvent alors, dans cette conversation, assimilée à une vaste favela. On parque les gens. On ne leur donne aucun moyen de s’en sortir. La violence devient malheureusement le langage des plus démunis. L’école le lieu de crime et de violence qui empêche certaines familles à scolariser leurs enfants, et ici à Salvador, surtout les filles.

N’empêche, qu’on se serait bien passé de ce que nous venons de subir.

 

Cela nous a soulagé de discuter avec elle.

 















Quartier du Pelourinho. Salvador.

Au sujet de l’appart’ de Cidinha, elle appelle aussitôt un mec petit et menu d’une trentaine d’années, habillée de manière totalement insignifiante, qui entre dans le bureau.

La flic : Viens ici gamin. Vous voyez ce gamin ? C’est notre détective privé. Il va se charger de contacter le gardien de l’immeuble.

Dix minutes plus tard, « le gamin » a déjà prévenu le gardien et le responsable de l’immeuble. Il appelle Simon et lui passe le téléphone pour qu’il parle avec le gardien.

Le gardien et le responsable du condominio où vit Cidinha disent que le « gamin » vient de tout leur raconter et qu’ils vont joindre Cindinha à l’université où elle bosse pour la prévenir.

 

La flic : « A partir de maintenant, votre plainte est enregistrée. Vous pouvez téléphoner d’ici à vos familles en France si vous voulez. 

Nous : Non, on leur racontera à notre retour, on ne veut pas les contrarier pour rien. Ca ne changera rien de leur dire maintenant.

La flic : Vous pouvez revenir sur votre décision… c’est comme vous voulez. Vous voulez qu’on vous ramène à l’appartement ?

Nous : On n’a plus les clés.

La flic éclate de rire : Beh oui j’avais déjà oubliéééééé !!!!!!!! Ahahahahaha ! Vous savez vous déplacer dans Salvador ? Vous monsieur vous savez, non quand même ?

Nous : Non, on vient d’arriver… mais on va se balader dans le quartier et prendre un taxi à 17h00 avant la nuit, Cidinha finit ses cours à 17h30.

 

















Salvador. Le long des plages.


Simon a sauvé 50 reais (18 euros) dans l’une des poches « d’aventurier » de son bermuda.

La flic : Attention quand même, ici, c’est le quartier le plus beau mais aussi le pire de la ville en pick-pochets. La foule n’effraie pas les gamins.

 

On sort dans le quartier du Pelourinho. On regarde sans regarder, on est abattu et on n’arrête pas de se remémorer la scène sans comprendre pourquoi on n’a pas su l’éviter avec toutes les précautions qu’on prend depuis le début. Il était pourtant écrit dans le Guide de Routard qu’il n’y avait aucun danger sur cette esplanade, et Cidinha nous avait dit la même chose. Mais les flics de la caravane nous ont bien dit que ces mecs sévissaient là depuis une semaine seulement.

 

Dans les rues du Pelourinho, on croise des quantités de touristes avec un appareil photos énorme autour du cou ou une caméra numérique géante, avec des marques mondialement connues qui éclatent de mille feu sous le soleil, un sac à dos « I love Salvador », une casquette locale, une canne vernis et tout ce qu’il faut pour se faire repérer… pourquoi nous ? Les flics nous l’ont dit : on est blanc. Oui, mais les autres touristes aussi bon sang.

L’ambiance n’est pas très agréable ici. Il n’y a pas de vie « locale », sic e n’est que la mendicité. C’est magnifique, certes, mais que de touristes, et tout le bas des monuments historiques n’est qu’une succession de magasins de souvenirs, d’instruments de musique de très mauvaise qualité. Des dessinateurs vous suivent à la trace et lorsqu’ils comprennent que l’on parle portugais, on est « mort ». Ils ne nous lâchent plus d’une semelle. Des gamins vous sautent dessus toutes les 2 minutes et tentent de vous enfiler un bracelet « cadeau » comme ils disent, dans le but ensuite de vous le faire payer. Notre prof de capoeira Jorge, Brésilien de Belo Horizonte, black bien comme il faut, s’était fait fortement enquiquiner par un gamin qui lui avait mis ce bracelet et qui voulait ensuite lui extorquer de l’argent disant que c’était lui qui avait voulu acheter ce bracelet.
 

 













Centre de Salvador. Ville basse.


Nous pensons au prof de capoeira de Simon, Branco, originaire de Salvador qui vit désormais à Nantes, et qui nous avait envoyé un email avant notre départ disant : « embrassez pour moi la terre où je suis né ». On y a fortement pensé jusqu’à notre arrivée. Mais comment embrassez une terre qui vous dépouille dès que vous êtes un semblant de Gringo, comme on dit ici ?

Afin de se retrouver entre Gringos, nous allons nous nourrir d’une petite salade dans le snack situé au rez-de-chaussée d’une auberge de jeunesse du quartier. On regarde, l’air hébété, le va et vient incessant des touristes et des gamins. Bizarrement, on ne trouve pas l’ambiance joyeuse du tout. Les gens du quartier ne sont pas gais et avenants comme ça a été le cas dans les villes précédentes. Mais c’est sûrement nous qui ne sommes plus très objectifs. En plus, le soleil est très vite tombé pour laisser place à un temps des plus maussade, limite pluvieux.

 

Le soir, nous racontons ce qu’il s’est passé à Cidinha. Première question : « ils étaient armés ? ». Non, donc pas de soucis, tout va bien. Elle culpabilise pour nous avoir dit qu’il n’y avait aucun problème sur cette esplanade, mais comment tout prévoir ? Nous discutons beaucoup avec elle, de la pauvreté qui engendre cette violence. Elle confirme ce que nous avions lu dans Veja : à peine 30% de la population brésilienne est couramment alphabétisée. Et c’est ce manque de scolarisation qui fait que ces gens n’évoluent pas et c’est aussi ce qui provoque cette délinquance.

Il est désormais trop tard pour aller chercher Milton. Quel dommage. Nous n’avons pas ses coordonnées au Brésil.

 















Salvador. Quartier du Pelourinho.



Nous partons tous les 3 dans un resto traditionnel pour essayer de retrouver le sourire pour l’anniversaire de Simon. Cidinha a une pêche d’enfer. Elle nous parle beaucoup, trop, car on ne comprend pas tout, elle fait des singeries à n’en plus finir sûrement dans le secret espoir de nous faire rire. Nous dégustons tant bien que mal plein de bons plats bahianais. Nous lui demandons si elle s’est déjà fait agressée elle aussi. Elle

Publié dans Salvador de Bahia

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