Manaus jungle-Dim 16 juil 2006

Publié le par Virginie et Simon

Forêt amazonienne
La rencontre des eaux - Arrivée au Lodge maloca – A la découverte de la forêt - Pêche aux piranhas



Petit vendeur de poissons sur un des divers marches de Manaus


7h30. Départ de l’hôtel où Bruno, français, vient nous chercher. Bruno tient le lodge Maloca avec sa femme amazonienne Nilda. Il nous emmène en 4x4 jusqu’au port de Manaus. On fait vite fait le tour de la Halle aux poissons en nous donnant les noms et les prix de certains. Ici, on mange un poisson par famille ou tablée.


Poissons ouverts en signe de grande fraîcheur.

Quand on en achète un, il faut dire si on est 2 ou 20. Voyant que Simon et moi on se lèche les babines, il appelle Nilda de son téléphone portable et lui dit qu’il va rapporter du poisson pour le midi et donc de ne pas préparer de la viande comme prévu.


La rencontre des eaux a Manaus

Puis nous filons jusqu’à un second petit port de pêche beaucoup moins professionnel et grandiose que les Halles. On embarque sur un bateau à moteur avec un skipper et nous partons au milieu du fleuve Amazone pour admirer, à cette heure matinale, la fameuse rencontre des eaux.




Après quelques minutes, nous arrivons au milieu du large fleuve. On se sent bien petit.Nous restons côté « obscur » des eaux, c’est à dire du côté du fleuve Rio Negro, dont la particularité est son fort PH, une acidité qui repousse les moustiques et insectes.


"Boutiques" le long du petit port.

De l’autre côté, à quelques mètres de nous, le Rio Solimoes, de couleur ocre qui regorgent d’insectes, d’animaux et de maladies. Au beau milieu trône un horrible paquebot kaki de l’armée, qui ne fait rien, ne sert à rien, selon Bruno, qui semble être là juste pour impressionner les éventuels « pirates » de l’Amazonie.


"Je veux les bonbons au cupuaçu, là haut !"

Cette rencontre des eaux est un centre énergétique extrêmement important nous explique Bruno,un des plus puissants au monde (mais depuis le début de notre voyage, tout au Brésil est « plus » que le reste du monde !!!).


Station balnéaire au coeur de l'Amazonie.

Nous revenons vers le petit port. D’un côté du chemin, une ribambelle de petits stands où les vendeurs présentent consciencieusement les entrailles des poissons qu’ils vendent. De l’autre côté du chemin, des stands de bombons toujours et encore, des stands de fruits, de petit matériel de pêche, de bombonnes d’eau.


Rio preto da Eva - Station balmeaire amazonienne.


L’ambiance est surprenante. Les familles font leur course ici, bien plus qu’aux halles où seuls les restaurateurs semblaient venir se ravitailler. Toutes les femmes sont en short de jeans et en top sans bretelles, les hommes en short de sports aux marques assez connus chez nous pour la plupart. Les gamins comme partout ailleurs bavent devant une sucette et choisissent là aussi la plus colorée.


Marché couvert de Rio Preto da Eva - Dernière "ville" avant la forêt.


Farine de manioc et oranges vertes.

Nous repartons sur de bonnes routes (c’est suffisamment rare pour le remarquer) pour nous arrêter 80 km plus loin à Rio Preto da Eva. Petite bourgade fort sympathique et inattendue au bord du fleuve Rio Preto da Eva justement qui nous apporte une fraîcheur toute relative comparée à la ville de Manaus.



Cachaça au crabe en apéro et poissons tropicaux en brochettes pour le déjeuner.



On est dimanche et tout Manaus vient se rafraîchir dans le fleuve. Le lieu s’est transformé en station balnéaire et tout le monde se baigne, rit, se bronze, se photographie, prend une caiperinha dans le petit marché couvert du village, se fait griller un bon poisson. Cela sent un peu au bout du monde. Après, il n’y a plus rien, si ce n’est la forêt, nous signale Bruno.



Les gens ici, sont tout en réserve. On nous regarde un peu mais pas tant que ça. C’est juste une petite mémé qui se marre bien quand avec Simon on lui demande les noms de ses fruits et légumes qui ont tous pour nous des têtes inconnus. On en achète. On demandera au cuisto du lodge de nous les préparer pour nous les faire goûter.


"Tu nous cadres bien là tous les trois?"


Nous repartons de nouveau, sur des chemins de terre rouge cette fois.Plusieurs kilomètres de batailles entre les trous jusqu’à une petite embarcation ou une pirogue à moteur et son « pilote » nous attendent.


Pirogues à moteurs.

Nous embarquons avec Bruno toutes les victuailles et achats divers qu’il a effectué pour le lodge. Puis nous démarrons. 40 km sans civilisation, dans les igarapés (les nombreux petits canaux de la forêt) et les igapos (la forêt inondée). Nous apprenons que les petits arbres que nous voyons surgir de l’eau ne sont que la cime d’arbres de plus de 10mètres de haut. En cette saison sèche, la forêt est inondée.


Navigation au coeur des arbres innondés par les eaux.


Nous slalomons entre les arbres, partant parfois d’une large clairière d’eau pour s’engouffrer en quelques secondes dans un entrelacs impressionnants d’arbres et de cimes couvertes de nid d’oiseaux immenses, d’orchidées fanées pour la plupart malheureusement à cette époque. Il y a quelque chose d’émouvant à se laisser conduire ainsi dans l’immensité du poumon de notre Terre. Quelque chose de magique qui nous laisse sans voix tant tout ici nous est inconnu et insoupçonné. Nous attendions ce moment depuis 2100 jours (7 mois de 30 jours environs que nous avions acheté nos billets d’avion). Et nous y sommes enfin…


Les igarapes au coeur de la foret amazonienne

40 km plus tard, la pirogue ralenti sa course effrénée devant des jolies cabanes aux chapeaux de pailles sur une plage de sable blanc, le lodge Malocas. (Malocas signifie en indien : habitation indienne).


Le lodge Malocas

Des enfants se baignent dans le rio (Rio signifie fleuve ou rivière) au pied du « village ». Nous débarquons. Nilda nous accueillent avec un jus de fruits frais aux mélanges savoureux et surtout extrêmement rafraîchissant. Il n’est pas loin de midi et le soleil cogne, l’humidité prend à la gorge.


Petit bain digestif.

Dans la paillote commune où tout le monde se restaure, nous faisons la connaissance d’autres Français, Suisses et Belges, ici depuis quelques jours pour certains. Un couple de français avec leurs deux enfants vient juste de rentrer d’une nuit de hamac dans la jungle. Ils sont exténués.


Djazz et Natty trouvent une fleur sauvage.

Nilda nous expose les règles écologiques de rigueur dans le lodge. En discutant, je marche sur quelque chose qui pousse un malheureux petit cri : un magnifique toucan qui était poliment venu me dire bonjour !!! Pauvre bête je ne l’avais pas vu et il s’envole se réfugier dans l’arbre voisin. On nous présente alors les 3 perroquets de la maison et les 2 toucans, élevés ici depuis leur plus jeune âge et en liberté toute la journée.


Nids d'oiseaux geants dans la cime d'un arbre

Nilda nous emmène dans une autre paillote beaucoup plus loin, qui elle, est composée d’une dizaine de chambres. Tout est construit en bois, de manière très sommaire, mais cela possède un charme certain. Dans cette construction, on ressent de la fraîcheur. On en profite pour prendre une douche froide (comme toujours depuis le début de notre séjour au Brésil sauf à Tiradentes où c’était carrément bouillant !),pour s’installer, s’allonger un peu avant d’aller prendre le repas du midi avec tout le monde.


Une pirogue a moteur garnie d'une brochette de touristes

Nous nous attablons (et y resterons jusqu’au bout) avec Elisabeth et Alain, un couple Suisse des plus sympathiques avec qui nous discutons d’emblée à bâtons rompus de nos envies, de nos craintes, de notre voyage.
Ici, tout lemonde fait plusieurs villes dans le Brésil. Les Belges reviennent d’ailleurs du Pantanal où ils ont vu des milliers de crocodiles ! Ce qui ne sera pas le cas ici, on le sais déjà.


Igarapes dans la foret amazonienne (cours d'eau)

Au buffet, des plats de poissons en sauce, des crudités, du riz et des haricots rouge.
A une table, les guides des excursions.Nilda et Bruno demandent qui parlent anglais, portugais afin de répartir les visites avec les guides.


La cîme des arbres.
En-dessous de nous, plusieurs mètres d'eau innondent la forêt.


Nous ferons donc toutes nos excursions avec le guide Leandro, et la famille Laurent et Sylvie pour les parents, Naty et Jazz pour leurs filles. Ils sont super habitués à voyager dans des conditions pas toujours faciles, la forêt ne leur fait pas peur, et ils déboulent tranquillement en short et en tongues, alors que nous on se protége indiscutablement de ce fichu soleil qui mord tant il brûle avec des vêtements à manches longues et des baskets.
15h00. Nous montons en pirogue avec la famille et Leandro, direction une petite communauté. Leandro a emporté avec lui sa machette bien saillante et un seau avec du poulet et quelques lignes car nous allons finir la journée par une pêche aux piranhas. Nous naviguons de nouveau entre ces arbres aux formes parfois étranges, croisant parfois des papillons, des oiseaux jaunes, beaucoup de vautours. Leandro n’hésite pas à ralentir pour montrer une plante agrippée à la cime d’un arbre, des coques de fruits qui nous parfaitement inconnus.


Habitation indigène.


"Cueillette" de cocos.

Nous arrivons à destination. Mais personne n’est là. Une petite cabane à moitié abandonnée, avec des boîtes de bière parsemées deci delà et une gazinière rouillée reliée dans le vide.


"Chukky" à l'entrée de la communauté, sûrement pour effrayer les mauvais esprits.

Nous nous promenons surtout aux alentours car il y a ici beaucoup de plantes médicinales, d’arbres fruitiers (tropicaux bien sûr). Nous abattons quelques noix de coco fraîche et en sirotons le nectar, nous découvrons un avocatier sauvage, les palmiers dont le coeur se mange en salade, diverses herbes dont nous ne comprenons pas les noms, les arbres à cupuaçu un fruit absolument divin dont le goût est entre l’ananas, la pastèque avec un fond de mangue. Pour ma part,depuis que j’ai découvert le cupuaçu, je n’arrête pas d’en manger sous toutes les formes : jus de fruits frais le matin, confiture, bonbons, glaces… D’autres arbres comme le pupunha, l’arbre à urucum (teinture alimentaire qui provient des graines de ce fruit), un arbre à caju (noix de cajou)…


Fruit du pupunha.

Après une jolie balade, nous repartons dans notre pirogue. Leandro cherche visiblement un petit coin tranquille. On navigue sans moteur jusque dans un méli-mélo de cimes d’arbres. Leandro accroche quelques morceaux de poulets aux hameçons, nous en donne un à chacun. Et voilà la pêche aux piranhas qui commence ! Et 3 secondes plus tard c’est Simon qui tire un petit lot qui gesticule au bout de sa ligne.
Laurent et Sylvie qui ont déjà fait cette pêche la veille s’écrient : "prends le pas avec les doigts surtout ! Pas avec les doigts !"


Coucher de soleil en Amazonie.

Pendant demi d’heure qui suit, Simon nourrit un bon nombre de piranhas qui sont venus grignoter tous ses bouts de poulet à tour de rôle sans jamais se faire attraper. Natty et Djazz y vont de bon cœur et pêchent autant qu’elles peuvent.Mais c’est toujours l’angoisse chaque fois qu’on relève un de ces poissons car les bouches, bien que petites, découvrent effectivement deux séries de dents des plus aiguisées. Chaque fois, Sylvie prend sa tongue pour les assommer puis les bloque d’une main ferme au sol jusqu’à les lancer héroïquement dans le seau. Ses filles crient : mais arrête maman, t’es folle, tu vas te faire mordre ! Leandro rit sous cape. De son côté, il relâche tous les piranhas qu’il attrape. Pourquoi ? « Je ne veux pas », dit-il. Nous n’en saurons pas plus.


Petit piranha que nous avons peche et mange bien sur !

Lorsque nous avons pêché de quoi manger le soir, nous reprenons le chemin du lodge.
Après la troisième douche de la journée qui va s’avérer rituelle, nous venons prendre l’apéro autour du feu de camp. Tout le monde est exténué.
Nous savourons nos poissons carnivores… un délice sans pareil ! beaucoup d’arêtes, mais quel chair !


Orchidée sauvage de nuit.



Le soir, Leandro s’écrit depuis la rivière : venez ! venez ! Un jacaré (petit crocodile de 1 mètre) ! Forcément, avec Simon, nous accourons. D’autres sont là et nous montre sur l’autre rive, à quelques mètres de nous, deux yeux brillants dans la nuit qui finissent par s’enfuir. Natty et Djazz avaient, la veille récupéré un bébé de jacaré dans leurs mains ! Mais cette fois, pas de chance, nous ne verrons que les lumières de ce que nous imaginons être leurs yeux.


Crapaud venimeux.


Petite bébête des sables amazoniens au nom impossible.

Nous continuons à nous balader dans la nuit si bruyante des les environs du lodge et Leandro n’en finit pas de nous faire découvrir un oiseau bleu qui dort niché dans son arbre, puis un jaune, un bouquet d’orchidées qui vient de fleurir, un crapaud au venin mortel pour les affreux serpents redoutables qui auraient la mauvaise idée de le taquiner… le tout, sur des concours de chants d’oiseaux, de cigales aux ailes sûrement bien longues et autres animaux… quelle journée !
Au dodo, demain, une longue marche dans la jungle nous attend.

Les guides ont allumé des petites lanternes-bougies sur le chemin qui mène aux chambres. C’est magnifique.


Oiseau bleu en train de dormir.


Oiseau jaune en train de dormir.

La nuit noire est incroyablement étoilée depuis la forêt. Une véritable toile de fond de film américain des années 50 tant ces lumières dans le ciel scintillent par milliers laissant sur leur pas des traces lactées !

La nuit est fraîche, cela fait du bien, ce lodge a un petit goût de paradis. Notre sommeil est bercé du bouillonnement presque comique de la forêt « endormie ».


Igapos (forêt inondée).

Publié dans Manaus

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L
les articles sont toujours excellents, parfois délicieusement décalés!mais vous devez visiblement rencontrer beaucoup de problèmes pour poster vos photos! vivement le retour qu' on se régale!A ce propos, j' ai tué hier une grosse araignée dans votre appart!heureusement que ginie n' y était pas! bisous à tout 2, dom et nic.
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